Haïti-Élections: Fini le carnaval, cap vers les élections?
Les festivités carnavalesques, tenues aux Gonaïves dans le département de l’Artibonite cette année, ont pris fin le mardi 4 mars en cours. Fini donc le temps des réjouissances populaires. Et, maintenant, mettons le cap sur l’organisation des prochaines élections pour combler les vides politiques.
Après l’organisation de la plus grande manifestation culturelle et populaire en Haïti, le carnaval, le gouvernement devra mettre l’accent sur les prochaines élections (législatives, municipales et locales).
Le premier jour de l’an, le chef de l’État, Michel Joseph Martelly, avait décrété : «2014, l’année électorale », lors de la commémoration, aux Gonaïves, des 210 ans de l’indépendance d’Haïti.
Le 13 janvier, il a réaffirmé, devant l’assemblée nationale, à l’occasion de l’ouverture de l’année législative 2014, sa volonté d’organiser les élections dans le pays durant l'année en cours.
« J’ajoute un autre E aux cinq premiers. C’est le ‘‘E’’ des élections qui doivent se tenir cette année », avait déclaré le président Martelly, qui est à la troisième année de son quinquennat.
Il a fait cette déclaration en présence de parlementaires, des ministres, des ambassadeurs accrédités dans le pays, des représentants d’organismes internationaux et surtout en présence de la presse locale.
Les élections – excepté le deuxième tiers du sénat et la députation – devraient être organisées depuis 2011.
À près de trois ans de retard dans le processus électoral, il y a toujours des doutes sur la possibilité, pour l’Exécutif, d⯲ganiser les élections qui doivent permettre de renouveler le personnel politique.
Élus en 2006, pour un mandat de quatre ans, certains maires sont toujours en poste, d'autres ont été remplacés par des agents exécutifs intérimaires, ce qui constitue une anomalie constitutionnelle.
Aussi, le Sénat de la République fonctionne difficilement depuis le départ, en mai 2012, d’un tiers (10 sénateurs). Dans quelques mois, le mandat d’un deuxième tiers arrivera à terme.
Le mandat de quatre ans des députés prendra fin également d’ici la fin de l’année.
Le mandat des élus : sénateurs, députés, maires… est réglementé par la Constitution de mars 1987, amendée en mai 2011 ainsi que la loi électorale en vigueur.
Déjà, des acteurs politiques, qui pour certains se sont montrés pessimistes sur la tenue des prochaines joutes électorales, appellent les autorités gouvernementales à redoubler d’effort pour réaliser les élections.
Entre temps, l’accord qui devrait être signé depuis février, dans le cadre du dialogue inter Haïtien, par des partis politiques, l’Exécutif et le Parlement pour faciliter l’avancement du processus électoral est toujours dans l’impasse.
Mais, des juristes et chefs de partis politiques ont estimé que la non validation de l’accord ne doit pas constituer un handicap pour les élections.
Dans l’accord, les protagonistes ont décidé de mettre en place un Conseil électoral provisoire (CEP) en remplacement du Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) pour organiser les élections ainsi que l’amendement de la loi électorale 2013, régissant le processus électoral.
HPN