Le dialogue a une semaine

Une ou plusieurs élections en 2014, un gouvernement de consensus ou d’ouverture. C'est sur ces propositions que la première semaine du dialogue a été clôturée vendredi à l’hôtel El Rancho. Les discussions se poursuivront lundi sur les élections et l’amendement de la Constitution…. 

Après une semaine de discussions entre les acteurs politiques à l’hôtel El Rancho, il n’y a toujours pas eu une entente définitive sur les deux thèmes déjà débattus, à savoir la gouvernance et les élections. Les discussions étaient très houleuses ce vendredi. Mais les uns respectent les opinions des autres. Il a fallu la présence de trois techniciens en matière électorale pour éclairer la lanterne de l’assemblée sur l’épineuse question des élections. Dans leurs interventions, Pierre-Louis Opont, Georges Osler et Philippe Augustin ont mis leur grain de sel dans les débats. Ils ont présenté les aspects techniques des élections. Ils ont également posé le problème de la loi électorale et celle sur les partis politiques, ce afin de permettre à l’assemblée de trouver un consensus sur le nombre d’élections à réaliser en 2014. Les explications des experts ont réconforté le groupe qui supporte l'idée de l’organisation d’élections en 2014 pour le renouvellement des deux tiers du Sénat et les collectivités territoriales. Selon eux, les contraintes financières, le problème de l’amendement de la loi électorale, entre autres, ne favoriseront pas la réalisation de plusieurs élections pendant l’année en cours. Si les partis qui soutiennent cette idée sont catégoriques, il faut attendre lundi pour que l’ensemble des partis proches du pouvoir se positionnent. « Ils disent, a fait savoir le cardinal Chibly Langlois, que leur position finale sera connue d’ici lundi.»

 

Lors d'un atelier de travail, informe le président de la Conférence épiscopale d’Haïti, les représentants de l’exécutif et du Parlement ont convenu de la nécessité d’amender la loi électorale en toute urgence. « Un grand pas a été franchi. D’ici lundi, tout sera clair pour la question des élections », a dit le principal médiateur, qui se réjouit du fait de réunir « tous ces acteurs autour d’une même table ». Le cardinal a toutefois reconnu que des choses méritent d’être corrigées dans le dialogue pour le bien du pays. Tandis que les débats se font autour de l’éventualité de réaliser des élections en deux temps pendant l’année, Fanmi Lavalas a déjà choisi son camp. « Oui, des élections pour les deux tiers du Sénat, les élections locales et municipales doivent être réalisées en même temps. Mais ce n’est pas avec le gouvernement en place, a juré l’ex-sénateur Louis Gérald Gilles qui réclame d’emblée la tête de Laurent Lamothe. Ce n’est pas non plus avec le Conseil électoral en place. Il faut un autre gouvernement et une autre structure électorale qui inspire confiance à la société. Un autre gouvernement ne veut pas dire un autre exécutif… » Mais le représentant du parti de l’ex-président Aristide dans le dialogue ne doute pas du leadership de la médiatrice à permettre de trouver une issue à la crise. « De part ce que le cardinal représente pour nous au niveau international, ce serait une déception de ne pas trouver une issue heureuse…»

 

Pour sa part, l’ex-sénateur Rudy Hérivaux de Konfyans et bien d’autres représentants de partis proches du gouvernement ne cessent de claironner la nécessité de réaliser des élections deux fois pendant l’année avec un gouvernement d’ouverture. Les observateurs applaudissent le bon déroulement du processus du dialogue. « Il y a une acceptation générale du travail fait par le médiateur, constate Edouard Paultre. Sa capacité de mener les débats, les méthodes adoptées prouvent que le cardinal Langlois mérite le respect. On avance beaucoup dans le dialogue… »

Le Nouvelliste