Le Parlement toujours en mode vacances, la loi électorale divise les députés


Les députés, revenus de vacances il y a tout juste cinq jours, tardent encore à se mettre au travail. Comme s' ils (le Parlement en général) n’ont pas fait grand cas du bénéfice de l’urgence sollicité par le président Michel Joseph Martelly. La Chambre basse peine à statuer sur l’objet de la convocation en dépit de l’ouverture en grande pompe de la session extraordinaire le vendredi 22 novembre. Les parlementaires sont convoqués pour voter quelque six projets de loi et quatre instruments internationaux. Dans ce package se trouvent le projet de loi électorale devant régir les prochaines élections, le projet de loi sur le Fond national de l’éducation (FNE), le projet de loi sur le commerce électronique…
Comme un capitaine qui perd le contrôle de sa troupe, le président de la Chambre basse lance un appel aux députés afin de statuer sur l’objet de la convocation du chef de l’Etat. « J’en appelle à tous les députés à venir participer à une séance plénière ce mercredi matin pour plancher sur la loi électorale », a déclaré Jean-Tholbert Alexis, soulignant la nécessité d’accorder le bénéfice de l’urgence à ce texte de loi, nécessaire à la réalisation des prochaines élections dans le pays. Selon le parlementaire, le texte de loi voté par les sénateurs sera acheminé en commission qui aura à soumettre son rapport à l’appréciation de l’assemblée des députés.
Une façon pour lui d’aller vite en besogne et de chercher un compromis sur les amendements apportés par les pères conscrits au texte de loi retourné à la Chambre basse. « Cette petite commission sera à même d’examiner les modifications avant de soumettre son rapport à l’appréciation de l’assemblée des députés », a indiqué l’élu de Croix-des-Bouquets/ Thomazeau, confiant qu’il saura dégager un leardership pour le vote du texte de loi dans le même sens que les sénateurs. Cependant, la Chambre des députés dit craindre que la navette ne persiste autour du vote de la loi électorale. « Etant souveraine, c’est l’assemblée qui devra se prononcer, précise-t-il. Au cas où les députés n’auraient pas approuvé les amendements faits par les pères conscrits, nous allons former une commission bicamérale paritaire. Ce qui pourrait lancer une navette entre les deux chambres… »
Selon des sources concordantes, l'exécutif et le Parlement, plus précisement la chambre des députés, sont divisés sur la loi électorale. Un jour on veut la voter comme les sénateurs pour aller vite, le lendemain c'est le desir d'affrontement qui prime. «L'exécutif à la majorité à la chambre des députés, il peut porter le vote dans n'importe quel sens, sauf qu'il ne sait pas où il souhaite aller. Elections ou pas élections? telle est la question», a indiqué au journal un parlementaire.
Le Nouvelliste