Les investisseurs potentiels veulent des règles claires

Forum sur l’immobilier en Haïti

Les investisseurs potentiels veulent des règles claires

 

Le Nouvelliste | Publié le : 26 novembre 2013

La Chambre de commerce américaine en Haïti (AmCham) a présenté mardi son premier forum sur l’immobilier. Le contexte légal, les opportunités et le financement constituaient les principales thématiques abordées à cette activité qui a réuni à l’hôtel Karibe des autorités publiques, des représentants du secteur privé ainsi que des entrepreneurs désirant investir dans le secteur du logement en Haïti.

L'un des panels composés des membres du secteur prive
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Après le séisme de janvier 2010, la question du logement est devenue un problème criant pour la population des zones urbaines les plus touchées. Près de quatre ans après la catastrophe, des représentants des secteurs public et privé ont pris part à ce forum sur l’immobilier en Haïti, le problème du logement était au centre des échanges animés entre les panélistes et les assistants. Selon le vice-président de l’AmCham, Daniel Jadotte, il est aujourd’hui primordial de jeter les fondations de solutions porteuses d’espoir avec des réalisations concrètes. «C’est dans ce contexte que cette activité de l’AmCham s’inscrit, dit-il. Nous voulons de façon proactive identifier les contraintes , proposer des solutions adéquates et appuyer les efforts du gouvernement dans sa quête d’investissement rentable et d’urgence pour le pays afin de relancer une offre de logements modernes qui correspond aux moyens dont disposent les ménages haïtiens.» Le cadre réglementaire, les opportunités d’investissement et les instruments de financement constituaient les trois axes de ce débat sur l’immobilier, poursuit le vice-président de l’AmCham.

Selon lui, le cadre légal et réglementaire met l’accent sur l’investissement et le financement dans le secteur du logement en Haïti. « Ces dispositions marquent une volonté du gouvernement d’impliquer des capitaux privés dans la dynamique de ce secteur, ajoute-t-il. Les opportunités existent effectivement et la demande est là», ajoutant, entre autres, que toutes les conditions semblent être réunies. « Cependant, le développement du marché reste figé et désordonné, compliquant de jour en jour l’espace urbain haïtien.»

L’invitation de l’AmCham est, selon Daniel Jadotte, de tourner le dos aux vieilles pratiques consistant à regarder les problèmes de notre société d’un œil peu constructif sans réaliser que nous sommes aussi partie prenante de ces problèmes. « Nous avons chacun la responsabilité de travailler activement à résoudre les problèmes afin d’améliorer les conditions de vie dans notre pays et de le faire ainsi avancer de manière résolue vers un avenir meilleur, a-t-il expliqué. Cette activité nous invite à identifier les contraintes et à formuler les réponses les plus innovatrices sur les questions de logement en Haïti. » Le représentant du ministre de l’Economie et des Finances, Urbain Pressoir Excéus, croit que la question du logement constitue pour la majorité de la population un sujet de grande préoccupation. Selon lui, c’est une urgence nationale qui préoccupe au plus haut point l’administration Martelly/ Lamothe à travers sa politique nationale du logement et de l’habitat coordonnée par l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP). « 500 000 logements neufs d’ici 2020, c’est l’un des axes stratégiques de cette politique », invitant, entre autres, les divers acteurs à travailler main dans la main. La question du cadre légal et réglementaire est à ce titre primordiale, selon le représentant du ministre Laleau. « La nouvelle loi bancaire doit, elle aussi, contribuer à renforcer ce cadre de même que l’arrêté du 23 juillet 2013 portant sur les modalités d’application dans le secteur du logement. La question foncière devra trouver, elle aussi, des solutions à la fois légales, réglementaires mais aussi techniques pour que l’obstacle de la disponibilité du sol soit effectivement levé.»

Jean Frédérique Salès, l’un des panélistes, a fait un état des lieux du foncier en Haïti. Il croit qu’il est important d’apporter des changements dans les lois pour attirer l’investissement privé. Selon lui, le problème de l’insécurité foncière est fondamental et constitue un frein à la construction. Me Salès croit qu’il est important de réexaminer certaines lois comme celle sur la contribution foncière des propriétés bâties. « Nous avons des lois de 1948 qui étaient prévues pour une circonstance donnée et qui sont encore en vigueur, dit-il. Nous avons également une loi de 1961 sur les loyers qui est en contradiction avec la loi actuelle.» Il croit important de mettre en place un code de construction pour ceux et celles qui veulent construire en Haïti. Grégory Mevs, coprésident du PAGECI et coprésident du Conseil consultatif présidentiel pour le développement économique et l’investissement (CCPDE), a énoncé pour sa part un ensemble d’avantages incitatifs qu’offre l’administration Martelly/Lamothe pour attirer l’investissement en Haïti. Des avantages comme l’exonération sur les droits de douane, sur la construction de logements dans le pays et d’autres formes d’investissements. « Le but de ces avantages incitatifs est d’attirer des investissements tout en créant le maximum d’emplois, a-t-il expliqué. Ce sont des conditions maximales pour que l’investissement privé puisse entrer dans le domaine de la construction.»

Pour le directeur général du Centre de facilitation des investissements (CFI), Andy René, ce forum est de nature à favoriser la construction de logements dans le pays. « A travers cette activité, nous allons analyser les différentes mesures prises par le gouvernement pour encourager les investisseurs locaux et internationaux qui veulent investir dans ce secteur, explique-t-il. Le gouvernement, à travers le CFI, continuera à supporter les compagnies du secteur de la construction en Haïti en leur offrant des avantages incitatifs.»

 Le Nouvelliste