Musique-Haitian compas festival: le public réclame du neuf!
Le rendez-vous musical annuel de Miami, “Haitian Compas Festival” s’est déroulé comme prévu, Samedi 17 mai. Environ un dizaine de groupes ont défilé sur le podium installé dans la Cour du Sun Life Stadium, contrairement à ce qui avait été annoncé, les festivaliers n’ont pas vu l’intérieur de l’enceinte.
C’est T-Jo Zenny et Kreyòl la qui ont donné le coup d’envoi de ce qui devait être l’événement du mois. Humour, énergie, les jaune et bleu ont déployé le grand jeu pour soulever la foule. Cependant, l’absence du maestro Hansyto Mercier Junior s’est fait sentir, notamment sur la production musicale du groupe.
l'enchaînement de Barikad Crew, très attendu, comme unique groupe de tendance “Rap Kreyòl” a donné un autre élan à ce festival dont le public était surtout composé de jeunes. Accueilli chaleureusement, la performance des rappeurs de la rue Nicolas a été très appréciée. D’autan qu’ils paraissaient être en terrain conquis. Avec leur “Thérapie”, ils ont vraiment chassé le stress.
“Nu Look”, sur une note un peu plus “cool”,a pris les relais avec un Arly placé toujours en avant de la scène comme lead Vocal pour attiser la curiosité. Tout le monde voulait voir ce que le maestro, Keyboardiste, devenu chanteur principal pouvait faire en terme d’animation. Alternant le doux et le chaud, Arly semble s’adapter parfaitement à son nouveau rôle, bien que très critiqué en début de prestation.
L’instruction importante à retenir de cette journée de festivité est que Klass reste le Jazz du moment, en Haïti, comme à l’étranger, dans les communautés haïtiennes. Les refrains sont repris en chœur par les fans qui attendaient particulièrement cette prestation. La bande à Richie était déterminée à mettre de l’animation, ce fut chaud, très chaud.
Le "climax" de la soirée intervient lorsque les groupes Kassav et Tabou Combo ont reçu les clés de la ville pour leurs contributions à la musique caribéenne et au “Haitian compas festival”.
Le bicolore a été à l’honneur malgré cet air de déjà vu du menu proposé à ce festival. Sur les voitures, dans les cheveux, le bicolore était là. Et l’entonnement de l’hymne national par une jeune chanteuse a permis de tester les liens qu’entretiennent ces haïtiens de l’extérieur avec leur île natale.
Un vent de frisson a traversé l’assistance et les cris de joie des fêtards ont laissé transpiré une rare émotion empreinte de nostalgie. Cependant, quelques minutes plutôt, les organisateurs chahutés ont du s’expliquer pour l’hymne américain entonné, peu avant le déploiement d’un bicolore géant, qui faut-il bien le souligner, s’est détaché et s’est retrouvé sur le parquet de l’immense scène aménager en la circonstance, il était alors 10 h et 40 minutes, heure de Miami.
S’il est vrai que ce festival est un pont intergénérationnel qui réunit jeunes et vieux et des groupes musicaux de la nouvelle génération comme Kreyòl la, Djakout, T-vice, et ancienne génération comme Tabou Combo, Kassav etc. la plupart des participants estiment qu’il perd de son superbe et qu’il va falloir innover pour le faire subsister. Les déficits d’organisations ainsi qu’un certain sectarisme, tant dans l’organisation que dans le traitement réservé à certains organes de presse, en sont de vibrant témoignages.
L’inaccessibilité des responsables pour fournir des explications sont d’autres points négatifs relevés autour de ce festival qui pourtant est arrivé à mobiliser les membres des nombreuses communautés haïtiennes d’Amérique du nord.
C’est également le point de vue du Directeur à la lecture de la Direction nationale du livre, Joseph Chanoine Charles qui a fait le déplacement pour venir supporter l’initiative qu’il croit bonne vu qu’il permet de réunir les différentes communautés haïtienne autour de l’un des plus grands exploits de nos Aïeux, la création de notre bicolore bleu et rouge.
Cependant, M. Charles croit que le coté mercantile ne laisse pas trop de place à une bonne planification, ce qui a un impact négatif sur la qualité du spectacle offert. Malgré les manques divers, l’initiative doit-être encouragé, poursuit-il, arguant qu’elle permet de resserrer les liens entre les membres de la diaspora tout en les rappelant les grandes valeurs haïtiennes.
HPN